Ode aux rédacteurs.trices

- Marjolaine Ferron

Ode aux rédacteurs.trices

Je commence avec un aveu : j’ai sous-estimé la rédaction d’articles de blogue moins orientés vers nos produits, La Maison Lavande au grand complet ou les projets qu’on vous présente. Écrire sur les petites choses de la vie, la mienne dans ce cas-ci, est plus complexe que je pensais. Mon rêve est d’être aussi inspirée en écrivant sur le nouveau café du coin que d’écrire sur des sujets profonds. Ce n’est pas encore le cas, l’exercice est quasiment plus dur de parler de mousse de lait. Pourtant, j’aime tellement découvrir et faire découvrir, mais j’ai du mal à partir un texte là-dessus. Comme si chaque texte devait être porteur d’une mission ; que ce soit d’extérioriser, d’inspirer ou de mobiliser. Dans le fond, je suis une compositrice-interprète qui se sent plus transportée en chantant des moments sombres de sa vie? SUPER. 



Ah pis attention. Autre nuance. Disons que je me donnais le droit de continuer d’écrire sur des sujets profonds, j’aurais aussi un petit vertige à l’idée de donner accès à cette portion de ma vie.  



Vous me le diriez si ça commençait à être compliqué, han? 



Ode honnête aux rédacteurs.trices, blogueurs.euses, créateurs.trices qui osent partager beaucoup & mettre leur vision de l’avant, que ce soit dans les petites ou les grandes choses.  

Depuis la rédaction de l’histoire de Lou, je suis plus discrète sur cette portion primordiale de ma vie. Quand je l’ai écrite, j’étais dans un état second, presque encore dans un état de survie. Le seul vertige à l’idée d’ouvrir sur nos états d’âme que j’ai eu s’est produit au début. De juste prendre la décision de raconter notre histoire sur le site web de notre entreprise. J’étais terrorisée à l’idée que les gens pensent que j’allais chercher un capital de sympathie ou de la pitié pour qu’ensuite, les lecteurs deviennent des clients. Les poils me lèvent juste à y penser. Ça aurait été atroce, inhumain. Ma soeur m’avait convaincue en me disant que ce pire moment de nos vies faisait partie de notre histoire. L’écriture m’apaisait, elle ne voyait ces chapitres que sur notre plateforme à nous. C’est vrai que c’était difficile d’imaginer ces articles sur le blogue de quelqu’un d’autre ou d’une famille qui n’est pas la nôtre. Une fois traversée ce doute, la rédaction de notre histoire a été une partie de ma guérison. Et ne serait-ce que pour ça, elle avait eu raison. 



Ce sentiment de penser faire la bonne chose a été renforcé par deux mamans qui m’ont écrit à la suite de la publication des articles. À la lumière de notre histoire, elles s’étaient écoutées, avaient pressé les choses et avait réussi à sauver leurs bébés de diagnostics plus graves. Quel cadeau de m’avoir écrit. Je pense souvent à ces deux messages & à leur précieux enfants. 

J’ose d’ailleurs remercier les gens qui m’ont lu sans arrière-pensée. Non seulement vous m’avez aidé, mais je vous jure que vous aviez raison. Et que dire de ceux & celles qui ont donné à la Fondation du CHU Sainte-Justine ensuite… Des anges, merci.  



Bref, depuis cette tempête, je partage moins autant que j’aime lire les histoires et les découvertes des autres. J’ai l’impression que ce nouveau vent sur notre blogue pourrait me permettre de me réouvrir. Parce que oui, les grandes histoires m’habitent et m’inspirent, mais il y a tellement de magie dans les petites choses que j’ai envie d’aborder ça aussi.  



J’ai hâte d’apprendre des plus grands et de, peut-être, devenir captivante en écrivant sur la mousse de lait. 

Par Marjolaine Ferron